Alors que l'utilisation des robots chirurgicaux ne cesse de croître, il n'y a toujours pas de normes mondiales en matière de formation en chirurgie robotique (RAS) ni d'accréditation acceptée au niveau mondial. Ce manque de normalisation préoccupe particulièrement le professeur Alexandre Mottrie. Le Dr Mottrie est le chef du service d'urologie de l'hôpital OLV d'Alost, en Belgique, et le fondateur de l'Académie Orsi, un centre mondial de formation en robotique spécialisé dans l'innovation et l'adaptation sûres et efficaces des nouvelles technologies dans la pratique médicale.
Pionnier de la robotique chirurgicale, le Dr Mottrie a été l'un des premiers chirurgiens urologues à utiliser un robot. Au cours des 20 dernières années, il a réalisé plus de 4 000 interventions chirurgicales robotisées et a voyagé dans le monde entier pour enseigner, former et superviser, tout en conservant son propre cabinet de chirurgie.
Alors comment y arriver?
L'établissement d'une voie vers la normalisation de la formation demande du temps, de l'engagement et des efforts. Mais c'est un effort qui en vaut la peine. Pour savoir où nous devons aller, il faut d'abord comprendre où nous en sommes aujourd'hui.
–Dr Alexandre Mottrie, fondateur et chef de la direction, Académie Orsi
Nous avons atteint un point d'inflexion unique. La technologie chirurgicale et la robotique continuent de progresser, tandis que l'infrastructure destinée à soutenir la formation et l'éducation médicales reste ancrée dans la tradition. Cela a conduit l'industrie de la robotique à devoir combler les lacunes en proposant des séances de formation et des cours de perfectionnement qui se concentrent essentiellement sur la technologie.
Si ce type de formation aide les chirurgiens à apprendre à utiliser le robot, l'aspect procédural de la formation est souvent laissé à l'appréciation des chirurgiens. Guider les chirurgiens hors de leur courbe d'apprentissage et sur un chemin bien défini vers la réussite de leurs interventions est l'une des principales raisons pour lesquelles la normalisation de la formation est si importante.
« Comparez la médecine à l'aviation, dit le Dr Mottrie, où les pilotes en formation doivent passer des centaines d'heures dans le simulateur avant même de pouvoir entrer dans un cockpit. Pourtant, nous sommes en 2021, et encore aujourd'hui, il est courant de former les chirurgiens dans un véritable bloc opératoire. »
Une formation standardisée peut contribuer à moderniser l'enseignement médical. Le principe de base est simple: pratique, pratique, pratique. L'établissement de normes de formation mondiales exigeant la simulation et la pratique place l'aspect procédural de la formation dans un nouveau contexte. Les chirurgiens continueront à apprendre la technologie, mais la formation standardisée leur donne des directives et des attentes claires, ainsi qu'un moyen objectif de mesurer le succès avant qu'ils n'entrent dans la salle d'opération.
Un autre avantage de la normalisation est qu'elle met tous les membres de l'équipe sur la même longueur d'onde et qu'elle permet de réaliser des gains d'efficacité en garantissant que chacun reçoit la même expérience de formation de haute qualité. Pour en revenir à l'exemple de l'aviation, la formation normalisée permet aux équipages des compagnies aériennes de travailler ensemble de manière transparente, même s'ils n'ont souvent jamais volé ensemble auparavant.
De même, pour la chirurgie robotique, la formation normalisée établit les paramètres et définit les attentes en matière de compétence. Elle établit les pratiques et les flux de travail communs qui améliorent l'efficacité de toute équipe. Et elle fixe une exigence à laquelle tous les chirurgiens doivent se conformer pour être certifiés pour la pratique dans le monde réel.
« Essentiellement, explique le Dr Mottrie, nous voulons former les chirurgiens jusqu'à ce qu'ils atteignent un le niveau de compétence requis et nous assurer que les évaluations sont équitables. Ainsi, à la fin du parcours, vous disposez d'un moyen très objectif, reproductible et normalisé de former et d'évaluer les gens. » C'est là qu'intervient l'Académie Orsy.
L'Académie Orsi s'engage envers le changement. Fondée par les docteurs Mottrie et Vandenbroucke en 2010, il s'agissait au départ d'une initiative relativement modeste et ciblée visant à réunir des chirurgiens pour une formation plus approfondie et personnalisée. Mais en peu de temps, elle s'est transformée en un mouvement mondial de sociétés, d'universités et de chirurgiens qui reconnaissent tous la nécessité - et l'importance - d'une formation standardisée.
Le Dr Mottrie explique: « L'Académie Orsi est un centre d'innovation et de formation dont la mission est d'améliorer la médecine et de rendre les interventions chirurgicales meilleures pour les patients. Nous avons créé ce que nous appelons une plateforme inclusive, où tout le monde est le bienvenu pour nous aider à accomplir notre mission. »
Les intervenants qui participent à l'élaboration de ces normes sont des chirurgiens et des experts de divers pays, ainsi que des sociétés scientifiques mondiales et des leaders d'opinion clés dans le domaine de la chirurgie. Ils collaborent également avec des entreprises en démarrage, des fabricants de dispositifs à grande échelle et des étudiants qui proposent des idées novatrices et sont motivés à faire avancer les choses.
« L'idée, explique le Dr Mottrie, est de travailler tous ensemble pour atteindre notre objectif et apporter la meilleure formation possible aux chirurgiens, en créant un espace pour faciliter l'adoption plus sûre de la technologie robotique, et finalement permettre aux patients de recevoir les meilleurs soins possible. » Et les progrès sont déjà bien engagés. Le Dr Mottrie travaille déjà avec l'Association européenne d'urologie (AEU) pour offrir des protocoles de formation normalisés de chirurgie robotique en urologie, et ce n'est qu'un début.
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