La chirurgie minimalement invasive (CMI) est le principal moteur des programmes de services chirurgicaux dans les hôpitaux du monde entier, la robotique étant rapidement adoptée comme technologie chirurgicale permettant de faire progresser la CMI.
Une question que nous entendons souvent est la suivante: Quelles sont les choses les plus importantes à garder à l'esprit lors du lancement d'un nouveau programme de robotique?
Nous nous sommes entretenus avec Josh Feldstein, président et directeur général de CAVA Robotics International, un partenaire mondial de conseil en matière de programmes robotiques, afin d'approfondir les 5 principales questions auxquelles un hôpital devrait répondre pour lancer avec succès un programme de chirurgie robotique.
Avant de se lancer, les hôpitaux devraient définir en premier lieu les raisons pour lesquelles ils souhaitent adopter la robotique. « Si l'objectif est simplement d'être compétitif sur le marché ou de cocher une case, explique M. Feldstein, cela pourrait empêcher l'hôpital de fixer les bons objectifs nécessaires à la réussite de son nouveau programme de robotique. »
La raison du lancement d'un programme de robotique doit être étroitement liée à la vision de l'hôpital concernant son programme de chirurgie minimalement invasive (CMI), la robotique représentant un élément essentiel de l'ensemble des services de CMI. La robotique exige un engagement à l'excellence dans la CMI. Elle nécessite également un investissement en capital intellectuel. Se précipiter sans réfléchir à la façon dont la robotique s'inscrit dans la vision globale de l'hôpital en matière de qualité, de satisfaction des patients, d'efficacité et de ce que cela signifie pour l'organisation pourrait conduire à prendre des raccourcis et à ne pas considérer les nombreux éléments différents qui mènent à l'excellence d'un programme.
–Josh Feldstein, président et directeur général de CAVA Robotics International
Une fois que la raison du lancement d'un programme de chirurgie robotique est clairement définie, l'étape suivante consiste à créer un plan d'affaires et de fonctionnement. « Quand vous discutez d'un plan, dit M. Feldstein, vous pouvez bien sûr penser à monétiser la valeur de l'investissement. Mais cela va bien au-delà. L'une des choses les plus importantes est de déterminer comment vos intervenants vont piloter ce programme. »
Un plan de gestion de programme robotique bien pensé doit aller au-delà de la rentabilité à elle seule. Bien entendu, il est important de réfléchir aux éléments financiers. Toutefois, il est également impératif de planifier le fonctionnement de la gestion du programme, la structure et le fonctionnement du comité de robotique, l'accréditation des chirurgiens, la saisie et l'analyse des données pour l'entretien et l'évolution du programme, la formation des chirurgiens et des équipes de bloc opératoire et la méthode de mesure du succès du programme. Un hôpital doit comprendre et définir formellement ces différentes composantes pour garantir la réussite du programme.
La création d'un plan d'affaires et de fonctionnement doit également inclure la formation. Cela s'applique à la fonction et au dépannage du robot, ainsi qu'à la formation des chirurgiens et du personnel du bloc opératoire dans la pratique réelle. L'administration de l'hôpital doit également être formée aux meilleures pratiques des programmes de robotique. Les hôpitaux doivent donc savoir où obtenir une formation de qualité pour que leurs équipes apprennent et appliquent les meilleures pratiques programmatiques.
« Le point de départ de la formation est évidemment le fournisseur », déclare M. Feldstein. En général, les fournisseurs proposent une formation de base sur l'utilisation du robot, y compris les pièces et les éléments de la machine et la « boutonnologie » globale. Ils créeront un parcours pour s'assurer que les chirurgiens et les équipes de bloc opératoire sont formés et prêts à utiliser le système en toute sécurité. Cependant, ils fournissent rarement un soutien adéquat en matière de gouvernance des programmes.
Dans l'ensemble, comme il n'existe pas encore de normes de formation mondiales pour les programmes de robotique, il peut être difficile de trouver les ressources de formation les plus optimales. Un élément essentiel de la réussite consiste donc à trouver le bon partenaire pour analyser les options et permettre une formation efficace. Pour les hôpitaux qui viennent d'entrer sur le marché des services robotiques, la recherche d'un programme de formation solide qui offre également des possibilités de simulation et d'expérience des procédures précliniques, ainsi que l'accès à un corps professoral et à des surveillants pour en soutenir l'adoption, contribueront à la réussite du programme.
Les données font partie intégrante d'un programme de robotique efficace et bien géré. « Les hôpitaux qui n'ont pas pris l'engagement d'une excellente saisie de données et d'une solide analyse des performances ne devraient pas se lancer dans la chirurgie robotique, estime M. Feldstein, car leur programme ne sera pas une réussite totale. »
Bien que les hôpitaux aient toujours collecté des données, nombre d'entre eux ont encore du mal à comprendre comment les utiliser pour obtenir une vision approfondie de leurs activités. Ces connaissances devraient permettre de répondre à des questions essentielles telles que: « La chirurgie robotique est-elle meilleure que la laparoscopie traditionnelle? Comment déterminer dans quelle mesure cette technologie est meilleure ou moins bonne? Est-ce que ce programme rapporte de l'argent ou en fait perdre? Les chirurgies robotiques améliorent-elles les résultats pour les patients? »
Les hôpitaux constateront que le succès est bien plus facile à atteindre lorsqu'ils obtiennent les données nécessaires, qu'ils génèrent des analyses détaillées et précises de ces données et qu'ils savent quoi en faire, afin de mener un large éventail d'améliorations de la qualité des programmes. Voici quelques étapes clés que vous pouvez suivre pour débuter:
Lorsqu'il s'agit de lancer un programme de robotique, il faut tenir compte des chirurgiens, du personnel et de l'administration qui seront impliqués. Se présenteront-ils prêts à apprendre? Sont-ils impliqués dans le succès du programme? Connaissent-ils leur rôle dans l'avenir du programme?
« La robotique est un sport d'équipe, déclare M. Feldstein. Un facteur clé de la réussite de l'équipe est lié au fait que chaque personne a ce que l'on appelle un "état d'esprit axé sur la croissance". » Cela signifie que chaque membre de l'équipe doit être prêt et désireux d'apprendre et de s'améliorer en permanence. Ils doivent être prêts à se lancer, à surmonter leurs insécurités et leurs premières craintes, et à considérer les défis comme un tremplin pour leur croissance personnelle et la réussite du programme. Ils doivent également exprimer un désir de donner la priorité à la qualité des résultats pour les patients et au développement des compétences professionnelles.
Le succès dépend de la création d'une « culture de la transparence de la performance » du programme de robotique et de la responsabilité des intervenants. « Dans une culture d'esprit de croissance, explique M. Feldstein, les apprenants sont motivés par leur désir de s'améliorer. Ils ne s'inquiètent pas de faire des erreurs, mais sont plutôt enthousiastes à l'idée d'améliorer leurs connaissances et leurs capacités. » De plus, lorsque chaque membre de l'équipe est tenu responsable de ses performances individuelles, l'équipe en tant qu'unité est incitée à donner le meilleur d'elle-même.
Aucun hôpital ne se lance simplement dans l'achat d'un robot. Il vise plutôt à mettre en place un programme de robotique efficace, qui attire de nouveaux patients et des chirurgiens robotiques de haut niveau, permettant ainsi un meilleur accès aux soins chirurgicaux minimalement invasifs. En répondant à ces cinq questions essentielles, les hôpitaux peuvent être sûrs qu'ils seront en mesure de mettre en place un programme de chirurgie robotique conçu pour réussir.
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