Le déroulement de la chirurgie 

  • La chirurgie est une option de traitement réservée le plus souvent aux scolioses sévères (courbures supérieures à 45°) ou pour des courbures qu'un corset n'a pas pu corriger. La chirurgie a généralement deux objectifs : stopper l'évolution d'une courbure et corriger une malformation de la colonne vertébrale.
  • Différentes techniques sont utilisées pour la chirurgie de la scoliose. L'une d’elle consiste en une « arthrodèse rachidienne » ce qui signifie souder les vertèbres les unes aux autres pour assurer la stabilité de la colonne vertébrale. Le patient est placé à plat ventre lors de l'intervention. 
  • Lors de cette opération, le chirurgien fixe une tige métallique de chaque côté de la colonne vertébrale à l'aide de vis fixées aux vertèbres. Puis, le chirurgien dispose un greffon osseux, qu'il prélève sur la hanche ou sur les épineuses du patient et qui pourra être complété par de l’os de synthèse si besoin. 
  • Le greffon osseux croît entre les vertèbres et les maintient ensemble et droites. Les tiges métalliques fixées à la colonne vertébrale maintiennent celle-ci droite pendant la fusion des vertèbres. 
  •  L'opération peut prendre plusieurs heures. Avec les progrès récents de la technologie et en fonction de l'état général du patient, certains peuvent sortir de l'hôpital dans la semaine qui suit l'opération et n'ont pas besoin d'appareillage postopératoire. La reprise des activités se fait après discussion avec le médecin. Généralement la reprise est comprise entre 2 à 6 mois. 

DES ÉQUIPEMENTS AU SERVICE DE LA SÉCURITÉ DU PATIENT

Le bloc opératoire se compose de différents matériels appelés équipements au service de l’intervention chirurgicale. 

Certains de ces équipements permettent d’acquérir des images radiographiques qui seront utiles au chirurgien durant l’opération :

  • Amplificateurs de brillance : permettent des clichés en 2D, comme une radiographie classique. Technologie traditionnelle, peu précise mais suffisante pour certains cas.
  • Systèmes d’imagerie au bloc opératoire : plus perfectionnés que les amplificateurs de brillance, ces systèmes permettent une visualisation 3D de l’anatomie du patient avant, pendant et à la fin de la chirurgie, directement dans le bloc opératoire. 
  • Scanner : situé dans le département de radiologie, il permet une imagerie 3D précise mais nécessite la sortie du bloc opératoire.

Le chirurgien, en fonction du patient, déterminera l’imagerie la plus adaptée.

Depuis quelques années, certaines technologies visant à assurer plus de précision et de sécurité se développent dans les salles d’opération. 

INTÉRÊT DE CES TECHNOLOGIES POUR LA CHIRURGIE DU DOS

Les technologies chirurgicales évoluent sans cesse. Parmi les dernières innovations, nous pouvons citer :

UNE CHIRURGIE ASSISTÉE PAR ORDINATEUR GRÂCE À LA NAVIGATION 

Ce système d’imagerie fonctionne avec un système de navigation chirurgical (sorte de GPS) afin de permettre au chirurgien de guider et contrôler le positionnement des dispositifs médicaux. L’utilisation de techniques d’imagerie est de plus en plus perfectionnée dans le but de permettre à l’équipe médicale de planifier avant l’opération quel est le positionnement optimal des dispositifs médicaux. Ensuite, pendant l’opération, cela vise à contrôler en temps réel, grâce à un écran, le déroulement de l’intervention chirurgicale, le trajet des instruments chirurgicaux et ainsi ajuster le positionnement des implants en fonction de l’anatomie du patient. 

On pourrait comparer cela au pilote d’avion qui prépare son vol et est ensuite assisté d’instruments de navigation. 

LE CONTRÔLE DE L’INTÉGRITÉ NERVEUSE 

Les racines des nerfs qui vont dans les membres émergent de la moelle épinière et sortent de la colonne vertébrale. Il est donc important de contrôler l’intégrité des nerfs pendant une opération du dos. L’objectif du chirurgien est d’atteindre la vertèbre malade sans léser les nerfs et la moelle épinière. Pour ce faire, il peut utiliser un appareil qui est constitué de capteurs positionnés sur le patient qui vont suivre et détecter l’activité des nerfs tout au long de l’opération dans le but de pouvoir dépister précocement toute anomalie au niveau des nerfs et réagir immédiatement en conséquence.

OUTILS DE COAGULATION DU SANG

Ils permettent de réduire les pertes sanguines en favorisant le rétrécissement des petits vaisseaux sanguins lors de l’opération, ils limitent de ce fait le risque de transfusions. 

Les outils classiques fonctionnent à haute température, ce qui amène une coagulation rapide cependant cela peut parfois causer l’endommagement des tissus adjacents. Les nouvelles technologies fonctionnent à température basse dans l’objectif de préserver les tissus et de favoriser la cicatrisation après l’opération.