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Le Cœur Net Numéro 7 Pathologie

Du nouveau dans la dissection aortique

Pathologie
Du nouveau dans la dissection aortique

Habituellement, la prise en charge des formes non compliquées de dissection aortique de type B se limite à un traitement médicamenteux et à une surveillance. Si l’anévrysme se développe au niveau du faux chenal, l’intervention chirurgicale, qui tend à être remplacée par la pose d’une prothèse endovasculaire, est indiquée. Cette approche est recommandée par la Haute Autorité de Santé1.

Les nouveaux travaux, publiés dans la revue Journal of Vascular Surgery2, ouvrent la voie à une intervention endovasculaire précoce fondée sur des facteurs prédictifs. Ils portent sur 254 patients atteints de formes non compliquées suivis en moyenne pendant 6,8 ans. Les résultats révèlent des facteurs cliniques, et surtout anatomiques, permettant de prédire la survenue de complications. Ces facteurs sont les suivants :

  • taille de l’aorte supérieure à 40 millimètres de diamètre,
  • taille du faux chenal supérieure à 20 millimètres de diamètre,
  • porte d’entrée supérieure à 10 millimètres de diamètre
  • augmentation du diamètre aortique supérieure à 5 millimètres.

« Ces critères permettent de sélectionner les patients éligibles à une intervention endovasculaire », commente le Pr Hervé Rousseau, chef du service imagerie au CHU de Toulouse. « La prise en charge précoce des patients augmente l’efficacité de l’intervention endovasculaire. En effet, quand on voit un patient dans les premières semaines après une dissection, l’aorte n’est pas trop remaniée. Au contraire, quand on attend que l’aorte grossisse, il y a des modifications anatomiques qui réduisent l’efficacité du traitement endovasculaire. »

Vers une évolution des recommandations ?

Ces critères dessinent ainsi un protocole de prise en charge plus efficace.
Seraient-ils de nature à modifier les recommandations de la HAS1? « Depuis cinq ou six ans, la littérature montre la pertinence de ces critères et confirment l’hypothèse d’une intervention précoce chez les patients présentant l’un des critères, en amont des complications. Les recommandations de la HAS sont anciennes… Elles datent de 2006 ». Cette récente étude peut-elle faire bouger les pratiques médicales ? « Il y a deux écoles : ceux qui traitent tardivement les formes compliquées et ceux, avec une approche plus invasive, qui proposent une intervention précoce. Ce type d’article permet de trouver le juste milieu, d’aider le médecin à prendre une décision et à sélectionner les patients selon des critères anatomiques ».

Références

2

Predictors of late aortic intervention in patients with medically treated type B aortic dissection, Schwartz SI, Durham C, Clouse WD, Patel VI, Lancaster RT, Cambria RP, Conrad MF. Journal of Vascular Surgery. Janvier 2018 ; Volume 67 (n°1) : p78-84